jeudi 6 novembre 2014

Gimme Danger

Oh angel sexy angel my love baby girl blondie pulp tattoo lady sur le lit, coupe ma main lèche le sang sur le plancher. Ça te nourrira pendant le temps voulu. Je te donnerai mes galles à croquer, pliées comme des biscuits chinois. On prendra des photos de mon moignon à chaque jour voir comme il reste laid au fil du temps.
Ça ne m'empêchera pas de chanter, de me rouler en chest sur des bouteilles bières concassées.
Quand j'suis gentil trop longtemps ça m'rend fou. Je ne sais plus si je suis une fille ou un garçon.
Le sexe, le suicide, jouer de la guitare en souriant, la dépendance.
Refuser de dépendre et refuser de refuser de dépendre.
Dépenser tout son argent pour acheter des cigarettes. Payer le loyer en rouleaux de change qui manque des cennes dedans.

samedi 4 octobre 2014

Les brûlures de froid

T'as manqué notre slow.
T'étais j'sais pas où avec j'sais pas qui mais t'étais pas là.
C'tait un rêve que j'essayais déjà de ne plus rêver. C'tait un rêve bouillant, plus aride que tous tes criss de pays chauds.
J'dansais tout seul sous la boule disco pis j'regardais les autres s'aimer, plus tranquillement que ce que le mot tranquillement peut s'permettre de vouloir signifier en terme tranquillité. On parle ici de qualité exceptionnelle de tranquille. Une paix si forte qu'elle devenait sans le vouloir beaucoup plus douloureuse que toutes les guerres.
Et tout semblait s'additionner, les coups de coeurs en contretemps, mes trop nombreuses syncopes nocturnes. Ne penser qu'à toi pendant que mes organes meurent. J'me sentais fondre en goudron comme une toppe au soleil pis j'aimais ça sentir la marde de gars tout seul envahir mon espace parce que pourquoi laver tout ça quand dans l'fond ma marde dérange personne même pas moi j'suis crotté comme d'la chiasse mais m'dérange pas y'a personne pour me sentir pis m'dire que j'devrais donc m'laver j'sens l'criss c'est quasiment gênant.
Faque j'm'enfonce dans mes regrets. D'être tombé sur la défensive. Avoir pensé que peut-être que, que peut-être ci que peut-être ça, que peut-être oui que peut-être pas.
J'voudrais juste oublier que j'étais avec personne ce soir là quand la toune est partie. Pis que j'ai regardé le ciel en m'disant que c'était pour toi et moi ce moment là. Pas pour moi et toi.
J'm'ennuie de partager même si ça m'arrive jamais d'avoir le feeling que c'est nécessaire. M'en caliss du monde, j'ai rien à vous dire. Mais toi t'es pas du monde.

J't'aurais dansé ça les hanches pognées dans l'écorce, le coeur qu'y'essait de s'déprendre de son cocon de cholestérol.
Partir voler sur tes grandes ailes, jusque trop haut dans l'vent si fort, frette, là où la grêle a pas encore fondu. Soudain, aveugle. C'est la neige brûlante de l'amour qui m'a frosté din cils.
Tu m'as tombé dans l'oeil plus fort que la plus maudites des poussières.
Pis j'comprends pas encore pourquoi les brûlures de froid font toujours plus mal que les brûlures de chaud.

vendredi 19 septembre 2014

Lazuli

La plus grande tristesse de ne pas s'aimer soi-même, c'est souvent de ressentir un amour utopique pour ceux qu'on voudrait être.

vendredi 15 août 2014

Du sirop pour mon rhume

La musique a débouché mon nez comme un sirop pour le rhume.
J'étais assis, première rangée, la table juste en avant des caisses de sons. Le chanteur avait pesé sur le piano, tout doucement. Mon mal était parti, mes reniflements, mes joues pluvieuses avaient séchées, prises par le vent des rumeurs. Il chantait comme un vieux disque, il se balançait sur son banc de bois en pressant ses pieds sur les pédales. Il laissait résonner le son plus loin que ce que la grange pouvait se permettre de résonances. Ça coûtait cher d'écho, on manquerait de sustain avant la fin de l'hiver mais au moins on aurait un belle sourdine neuve pour couper la note, une fois la fin venue.
Il chantait comme un vieux disque, plein de poussière en plus. Sa voix cassait comme de la porcelaine au plancher. Elle coupait la mousse de ma bière, elle dévissait lentement les visses qui rattachaient les poutres de la bâtisse ensemble. Tout aurait pu s'effondrer, en pleine campagne, personne n'aurait entendu et ç'aurait été parfait comme ça. Nous aurions pu mourir heureux d'avoir été les derniers à entendre la voix de cet ange morose et à voir les soubresauts intraveineux du folk lui sortir des doigts, lui donner cette agilité à passer d'une corde à l'autre par dessus la caisse usée de sa guitare, tout en chantant nombre de mots.
J'aurais tout donné pour qu'il soit bientôt voisin, l'entendre jouer la nuit, mon corps collé au mur pour faire l'amour aux vibrations. Sentir les basses du piano me chatouiller le bout du nez. Finalement m'endormir dos à dos avec les ondes, dans la chaleur et la sueur de la joie.
Depuis, j'ai compris que si je pouvais un jour être amoureux de nouveau, ce serait avec cette musique et rien d'autre.

mardi 12 août 2014

Fraterniser avec l'ennui

Fraterniser avec l'ennui
À force de rembobinages
Des p'tits souvenir sur le 10 pouces
Qui me patrouillent comme une milice

Les grands chevaux font face aux vents
Me traînent par terre, nu dans la brousse
La pire traitresse c'est cette terre
Qui me salit à chaque jour

Sur les départs et le salut
Des équipiers qui lâchent tout
Qui lancent au loin leur moindre doute
J'en bave j'en mange j'exagère pas.

dimanche 11 mai 2014

Ze rêve


J'ai eu tellement de questionnements ces temps-ci à propos de mes besoins, de mes raisons de vivre. Ça s'adonne que j'en ai pas tant que ça. Pas mal moins que j'pensais pour dire vrai. Ça va sembler simple si je les énumère. Ça va sembler court. Peut-être, mais ce qu'il faut savoir c'est que dans cette liste de belles choses se trouvent toute la profondeur de mon être. Toutes mes motivations, ma bonne humeur, mes sourires mes rires mes joies. J'dirais qu'il y a aussi de la tristesse, veux veux pas, y'en a dans à peu près tout. Par contre, j'avoue être aussi surpris que toi en t'affirmant tout de suite qu'encore là, y'en a pas mal moins que j'pensais. Pis ça fait ben mon affaire.

J'suis jamais chez nous. Sur la route, dans mon char, le moteur éteint, la radio qui parle et qui se dissipe dans le vent avec la boucane et son odeur. Dans l'stationnement d'la shop, parké en dessous des arbres, j'entends les branches craquer derrière dans le fossé qui sépare la gravelle et l'herbe. Un fossé plein d'esti de cochonneries. Sérieux c'est dégueulasse. J'suis certain que si on creusait, dix pieds de terre, on trouverait encore des butchs de toppe. Les musiciens qui viennent ici c'est une gang de fumeux de clopes. Une grosse gang de mottés. Y'en a des pires que d'autres tsé, des crottés, des pouilleux, des buzzés, des pardus, des mongoles à batterie, c'est comme dans toute, tsé y'a plein de sortes de chips, y'a plein de sortes de monde. Moi j'aime ça quand sont pas là. J'aime ça être tout seul dans la bâtisse. Après une demi-heure trois quarts d'heure, j'ferme la radio. J'sors dehors, j'm'assois sur la table à pique-nique, j'finis ma bière tranquille, pis j'rentre en d'dans. C'est niaiseux, mais j'pense que c'est ça que j'aime le plus de jouer de la musique. Faut s'préparer.

C'est important de se préparer. Vraiment important. Parce que si j'arrive au local, que j'commence à jouer, pas prêt, j't'énarvé, ça sonne moins. Y'a même des fois qu'ça sonne pas pantoute. Mon père me disait toujours, dans un contexte de discipline, que ce soit la musique ou le patin de fantaisie, y'a deux types de "performer". Y'a ceux qui sont prêts et ceux qui se préparent. C'pour ça que c'est important, vraiment important de se préparer. Parce que quand c'est l'temps de jouer, si t'es pas à 100% prêt, t'auras jamais 100% du succès que tu mérites.

Y'a rien de mieux, rien qui me donne autant de satisfaction, qu'une toune qu'y'a rentré en tabarnak. Quand tu pars à rire à la fin du dernier chord, pour aucune raison, parce que ton corps te dit de rire, parce que c'est une montée de bonheur dans l'cerveau qui fait exploser ta yeule avec un sourire innocent. C'est tellement l'fun, c'est la plus belle affaire qu'y'a pas. Voir dans les yeux de tes chums que vous croyez en les mêmes choses, que vous êtes là pour travailler ensemble, pour faire quelque chose de beau en criss. Faire dequoi qui va faire dire "ayoye" qui va faire dire "voyons donc". Moi ça m'fait dire j'ai hâte. J'ai hâte de recommencer, de la rejouer cette toune là qui m'fait vivre, qui m'fait passer à travers le temps plus vite que n'importe quelle osti de fusée.

J'suis certain que y'a du monde pour qui c'est la même affaire, mais avec autre chose. Y'en a que c'est cuisiner, y'en a que c'est lire des livres, regarder des films, voyager, écouter disques, s'asseoir au théâtre, classer une collection de roches, jouer au Parcheesi, s'toucher dans douche. C'est ça qu'y'est merveilleux au fond.
Le best c'est quand, comme moi, t'as trouvé du monde avec qui partager cette chose là. Le mieux ce serait d'en vivre, de pouvoir oublier tout le reste et juste faire ça, jouer d'la musique j'parle. C'est ça, ze rêve. J'pense que ça peut pas être plus clair.

samedi 11 janvier 2014

Reviens ma douce


Je sais quel bien réside en cet espoir que j'ai de te retrouver. J'ai pu goûter à ce sentiment de revenir en vie. J'ai touché un instant à cet amour intemporel.
Je l'ai gaspillé.
Je sais que te revoir me sauverait la vie. J'ai peut-être eu l'esprit bien las pendant quelques temps, mais même après toutes ces années, je peux dire avec certitude et sincérité que si tu restes hors de ma vie c'est que vraiment le bonheur est derrière moi.
Jamais mon coeur, dans cet état, pourrait laisser entrer quelqu'un. La chambre est peut-être réellement vide, mais tu es encore là. T'es sur les murs, les cadres et les peintures, dans toutes mes notes de musique, t'es dans chaque bon repas, dans tous les maudits films d'amour.
Je pense toujours à toi. Reviens ma douce, reviens doucement.

dimanche 5 janvier 2014

Cleveland


J'ai pris ma femme dans mes bras
Fort comme à ma dernière heure
La foule faisait lever le sable
La poudre sous les projecteurs
Tout était flou même le tableau indicateur
Les chiffres clairs dans les nuages
Sous le tonnerre, les confettis
La télé rejouait les images
Celles du plus beau jour de ma vie
Parmi les fous sur le terrain
Riaient beaucoup de mes amis
Ceux qui ont joué pour les indiens
Ceux qui comme moi ont tout donné
Pour à jamais graver l'histoire
Pointant le ciel, un doigt levé
Criant Cleveland c'est la victoire
Cleveland nous l'avons remporté.