Yorke et moi dans l'encre chinoise
John et moi dans celle des pieuvres
Se remplacer les amours le crochet dans l'ventre
Regarder mourir les coups de téléphone
Je te pénétrerais au sommet du monde
Jurant à mort sur toutes les justices
Sur tous les cadavres auxquels je tiens
Qu'en toi repose ma subsistance
Même si j'achève de démanteler
Les parts de moi qui seules s'entêtent
Je cristallise en attendant
Qu'enfin s'annule l'horizon
Quand d'un côté de cette route
Le blé se mêle aux cannibales
De l'autre s'éteignent les engrenages
On barre les portes de l'église
À quelque part dans la parade
Tu marches, tu traînes le pied
Il y a la foule qui te rattrape
Et je te guette et je te chasse
S'exercer à voir les rutilances
À occuper les chambres d’hôtel
Pour s'embrasser l'aurore venue
«Et repartir».
dimanche 21 avril 2013
vendredi 19 avril 2013
le "best of" bleu marin ferait l'affaire
Des vagues et des ondes
filets d'écailles et de vantouses
les coraux sauvages s'éperdent en nous
tentacules venimeuses de l'acide
ces montres sous les tapis
De verre trempé et de radeaux
J'y suis allé dans mon coeur
Donc j'y suis allé
et chanter pour de bon
dans les échos de l'abribus
penser quitter ce nid de fous
qui rampent pour se cacher du monde
qui creusent pour échapper au sort
Ces bêtes d'ombres et de dangers
Elle marchent parmi mon corps
Ces meutes pesantes elles me traversent
Les coups de requins-marteaux
résonnent entre nos carapaces
prises dans les algues au fond du lac
Ma vie se noie dans la folie
Dans l'insomnie de mes pensées de toi
Dans les mains moites de mendiants
Mendiant d'amour crache sur l'argent
chercheur de temps mangeur de vers
Colibrium de liberté
Mesure le pouls de l'océan
filets d'écailles et de vantouses
les coraux sauvages s'éperdent en nous
tentacules venimeuses de l'acide
ces montres sous les tapis
De verre trempé et de radeaux
J'y suis allé dans mon coeur
Donc j'y suis allé
et chanter pour de bon
dans les échos de l'abribus
penser quitter ce nid de fous
qui rampent pour se cacher du monde
qui creusent pour échapper au sort
Ces bêtes d'ombres et de dangers
Elle marchent parmi mon corps
Ces meutes pesantes elles me traversent
Les coups de requins-marteaux
résonnent entre nos carapaces
prises dans les algues au fond du lac
Ma vie se noie dans la folie
Dans l'insomnie de mes pensées de toi
Dans les mains moites de mendiants
Mendiant d'amour crache sur l'argent
chercheur de temps mangeur de vers
Colibrium de liberté
Mesure le pouls de l'océan
J'neckerais encore sur les Beatles
Danser en silence sur la plage de pixels
Au rythme des craquelures sillonneuses
Se piquer pour trouver le sourire
Et la caresse des méduses
La tête penchée de droite à gauche
Dénudé de toutes les malices
Crachat sur les instants magiques
Tout sera banal même ce baiser tranquille
Après la danse sur le balcon
Avec la langue bien doucement
Toucher la volupté des astres
Comme une science de la façon
Une expérience de p'tit garçon
Encore une fois chanter très haut
Le bonheur d'avoir touché le fond
Se délecter des résonances
De sa voix muant en échos
D'Paul McCartney en stéréo
Une cigarette pendant Blackbird
En r'venant d'une game des Expos
Au rythme des craquelures sillonneuses
Se piquer pour trouver le sourire
Et la caresse des méduses
La tête penchée de droite à gauche
Dénudé de toutes les malices
Crachat sur les instants magiques
Tout sera banal même ce baiser tranquille
Après la danse sur le balcon
Avec la langue bien doucement
Toucher la volupté des astres
Comme une science de la façon
Une expérience de p'tit garçon
Encore une fois chanter très haut
Le bonheur d'avoir touché le fond
Se délecter des résonances
De sa voix muant en échos
D'Paul McCartney en stéréo
Une cigarette pendant Blackbird
En r'venant d'une game des Expos
lundi 15 avril 2013
Tes tounes préférées
Pis quand j'repense aux connections
J'voudrais qu'on s'colle sur de la prose
J'irais soupirer sur ta nuque
Qu'j'voudrais qu'on l'fasse dans toutes les poses
Pour que tu penses que c'est l'bon vent
Qui te chante tes tounes préférées
Qui souffle sur ta peau mouillée
On s'crissera tout nus dans piscine
Jaser de nos histoires de têtes
Des malheurs qui sont arrivés
Ben ben avant qu'on s'mette à s'voir
Ça donne le goût d'fumer
Qu'ça vaille le coup de s'exiler
Ça donne le goût d'avoir une blonde
Qui file que j'file pour m'défiler
J'voudrais qu'on s'colle sur de la prose
J'irais soupirer sur ta nuque
Qu'j'voudrais qu'on l'fasse dans toutes les poses
Pour que tu penses que c'est l'bon vent
Qui te chante tes tounes préférées
Qui souffle sur ta peau mouillée
On s'crissera tout nus dans piscine
Jaser de nos histoires de têtes
Des malheurs qui sont arrivés
Ben ben avant qu'on s'mette à s'voir
Ça donne le goût d'fumer
Qu'ça vaille le coup de s'exiler
Ça donne le goût d'avoir une blonde
Qui file que j'file pour m'défiler
jeudi 11 avril 2013
Passe-Partout
et les doigts me font mal
à force de me retenir
de ne pas toucher la gerbe
qui me cuit au visage
et ça y est je succombe
j'en prends quelques bouchées
ça goûte le sel et l'hécatombe
les milliers de vaches entroutcutées
et ça goûtait la plotte au ketchup
les rasades de bière flatte
puis l'amertume de dèche vieillie
ça m'écorche la peau jusqu'au calcaire
se gaver de gerbe comme un vrai hippie sale
comme si j'étais tenté par la crasse
d'une vieille chatte enrhumée
à qui on aurait par deux fois déchiré l'hymen
donc je me noie dans la honte diète
qui pétille sur moi sa coutellerie d'argent
vingt piastres dans craque pis trente piastres de crack
j'me crosse sur passe-partout ça fait sortir le méchant
vendredi 1 mars 2013
samedi 8 décembre 2012
Naima
Il était très tard au café, ma tête reposait sur mes bras croisés en oreiller sur le comptoir et je me disais à quel point il était rafraîchissant de voir le monde d'une autre façon. Les tasses vides sur les tables occupées, les cigarettes brûlantes dans les cendriers, les quelques clients, un ou deux d'assoupis, les autres méditant, bouches closes. C'était silence pour écouter Trane chanter. Je me sentais comme du pétrole, raffiné comme de la bière de blé, c'était un de ces moments simples courts que j'aurais souhaité double allongé.
Un vieil homme était accoudé au piano droit à l'autre bout de la salle, il fumait lentement en attendant son tour. D'où j'étais je ne voyais que son profil. Un visage usé, une paupière tombante surplombée de minces cheveux en broussaille, grisonnants, à travers lesquels la fumée se tressait, et je voyais dans ce nuage des poussières virevolter parmi la lueur d'une lampe à lutrin.
Trane, à souffle perdu, cligna de l'oeil au vieillard qui déposa ses doigts sur les touches de son piano. Son dos se raidit comme dans un élan de jeunesse, et il prit la relève du morceau. Un accord ou deux, et il sembla qu'une basse fréquence fit frissonner le contre-bassiste à sa gauche. Cet imposant instrumentiste effleurait sensuellement ses cordes en enlaçant contre lui sa muse de bois. Ils dansaient lentement, comme j'aurais voulu que mes parents le fassent autrefois, serrés l'un contre l'autre, les yeux fermés, déconcentrés, deux verres de porto vidés sur le tapis du salon.
Une demi-douzaine de lampions fatigués éclairaient encore le café, et dehors la neige blanche reflétait la flamme froide du chandelier lunaire. Derrière une fenêtre embuée, je vis une ombre marcher à l'extérieur. La silhouette encapuchonnée entra rapidement et je me redressai du même coup, discret, curieux.
Je me souviens encore avoir avalé de travers lorsque la lumière me révéla son visage. Jamais je n'aurais pu imaginer que la beauté d'une femme puisse me rendre si vulnérable. Je sentais descendre en moi les doses augmentées de dopamine, et mes nerfs désaccordés me jouaient des airs que je ne reconnaissais pas.
Elle vint s'asseoir à côté de moi et se dévêtit de son long manteau. Elle demanda un café du bout de ses lèvres rougies, avec son accent parisien d'un érotisme déstabilisant.
Dans mon âme noircie par les tempêtes et les glaces s'allumèrent d'un seul coup toutes les bougies du monde.
Elle tourna la tête vers la mienne en replaçant d'un coup de doigt sa chevelure d'ébène. Au fond de ses yeux je voyais le reflet de Trane qui soufflait dans son tuyau cuivré. Au fond de ses yeux je voyais le visage de la musique. Et je voyais mes yeux qui reflétaient aussi les siens, beaux et clairs comme les abîmes du soleil.
Un vieil homme était accoudé au piano droit à l'autre bout de la salle, il fumait lentement en attendant son tour. D'où j'étais je ne voyais que son profil. Un visage usé, une paupière tombante surplombée de minces cheveux en broussaille, grisonnants, à travers lesquels la fumée se tressait, et je voyais dans ce nuage des poussières virevolter parmi la lueur d'une lampe à lutrin.
Trane, à souffle perdu, cligna de l'oeil au vieillard qui déposa ses doigts sur les touches de son piano. Son dos se raidit comme dans un élan de jeunesse, et il prit la relève du morceau. Un accord ou deux, et il sembla qu'une basse fréquence fit frissonner le contre-bassiste à sa gauche. Cet imposant instrumentiste effleurait sensuellement ses cordes en enlaçant contre lui sa muse de bois. Ils dansaient lentement, comme j'aurais voulu que mes parents le fassent autrefois, serrés l'un contre l'autre, les yeux fermés, déconcentrés, deux verres de porto vidés sur le tapis du salon.
Une demi-douzaine de lampions fatigués éclairaient encore le café, et dehors la neige blanche reflétait la flamme froide du chandelier lunaire. Derrière une fenêtre embuée, je vis une ombre marcher à l'extérieur. La silhouette encapuchonnée entra rapidement et je me redressai du même coup, discret, curieux.
Je me souviens encore avoir avalé de travers lorsque la lumière me révéla son visage. Jamais je n'aurais pu imaginer que la beauté d'une femme puisse me rendre si vulnérable. Je sentais descendre en moi les doses augmentées de dopamine, et mes nerfs désaccordés me jouaient des airs que je ne reconnaissais pas.
Elle vint s'asseoir à côté de moi et se dévêtit de son long manteau. Elle demanda un café du bout de ses lèvres rougies, avec son accent parisien d'un érotisme déstabilisant.
Dans mon âme noircie par les tempêtes et les glaces s'allumèrent d'un seul coup toutes les bougies du monde.
Elle tourna la tête vers la mienne en replaçant d'un coup de doigt sa chevelure d'ébène. Au fond de ses yeux je voyais le reflet de Trane qui soufflait dans son tuyau cuivré. Au fond de ses yeux je voyais le visage de la musique. Et je voyais mes yeux qui reflétaient aussi les siens, beaux et clairs comme les abîmes du soleil.
Inscription à :
Articles (Atom)