
J'essaye tout plein d'affaires, j'essaye d'avoir l'air fin, de progresser.
J'm'écoeure moi-même. Mes études me grugent et me prennent, me pitch de tout bord tout côté. J'les fais, pis j'sais que j'les fais pour presque rien. J'me dis que si t'es fier de moi c'est correct, j'vais continuer même si j'sais pertinemment que quand j'aurai fini, j'vais avoir un bout de papier. Rendu là, restera plus qu'à me torcher le cul avec. J'les ai abandonné l'an dernier, j'ai rien trouvé de mieux, j'y suis retourné cette année. J'trouve pas ça tant mieux. Un peu, j'ai mes chums avec moi. Mais j'sais jamais si j'aime vraiment ça.
C'est bizarre, y'a ben des choses que j'sais que j'aime vraiment.
J'aime l'odeur des saisons, j'aime le vent qui contourne mes lunettes soleil en vélo, j'aime les tapis arabes, la peau de vache sous mes pédales de guitare, les choses anciennes et celles qui sentent le vieux, j'aime le carton vieilli qui recouvre mes vinyles grafignés, j'aime m'asseoir sans bruit, j'aime les lueurs orangées, j'aime le craquement des feuilles d'automne quand je les piétine doucement, j'aime jouer de la guitare sur mon lit le moins fort possible, j'aime m'imaginer devant des centaines de visages stupéfaits, j'aime les saluer et leur dire merci, j'aime les artistes incompris, j'aime faire exprès d'être toujours différent, j'aime la peinture, le thé, j'aime l'odeur du tabac, des fois on dirait l'odeur des raisins secs, j'aime la musique espacée, le silence surtout, j'aime les grincement de portes, les fenêtres qui s’embuent, les dessins dans la buée, j'aime la neige dans mes cheveux, j'aime les films plus vrais que la vraie vie, j'aime les petits détails qui font de la vie plus qu'une bête histoire de péripéties, qui en font un livre de beauté et de moments précieux. J'aime ma famille et mes amitiés.
Cette semaine j'ai recommencé à ne plus dormir, j'sais pas ce que j'ai. Tu sais très bien que chez moi c'est maladif. Quand j'dors pas, ça va mal.
J'ai peur que ça me rattrape plus tard.
J'pense beaucoup. J'ai pas mal d'idées, de grands projets qui me rendront tous aussi pauvre les uns que les autres. Des voyages, des rêves, ouvrir un magasin de disque indépendant, ouvrir un café, un bar spectacle, j'sais pas. Partir en tournée dans une vieille van qui fera pas l'hiver. Jouer dans l'métro pour une couple de piastres, m'acheter une liqueur pis l'regretter quand y'en a pu.
Vendre mon char, acheter une guitare, une bague de fiançailles pis chanter mon amour.
Là j'écoute Vollebekk, c'est beau, pis j'pense à toi m'man. J'm'ennuie d'toi, Pis dire que tout ce temps là j'ai encore juste parlé de moi.
Garde donc ça comme j'suis pas bien. J'aurais dû fermer l'ordi, anyway y'a pas grand monde qui vont lire ça mais j'sais que toi tu vas l'faire. J'aurais dû aller m'coucher, ou t'appeler, pis t'écouter m'parler. C'est ça j'aurais dû faire.
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